Apporter sa pierre à l’édifice

La Convention nationale des MJC aura lieu du 4 au 6 juillet 2025 dans les Côtes d’Armor, sur les villes de Bégard, Lamballe-Armor, Plouha, Quintin et Saint Brieuc. Un grand moment de rassemblement, de pratiques culturelles et de festivité. La scénographie, préparée, par Suzanne Hamon, s’inscrit dans un projet d’éducation populaire : celui de faire ensemble.

Après des études en Design Textile et en Recherche Design, Suzanne Hamon s’installe à Saint-Brieuc afin de développer une pratique de la matière en lien avec son milieu. Elle est attentive à la dimension sociale et politique de l’objet, au maillage d’un territoire, entre patrimoine, acteurs et écosystème.

Apporter sa pierre à l’édifice
Faire ensemble, c’est le cœur de la préparation de la scénographie textile de la designer Suzanne Hamon. Elle fait le lien entre les différentes MJC et leur territoire (Bégard, Lamballe-Armor, Plouha Saint-Brieuc et Quintin) en créant des éléments de scénographie sur place, avec les bénévoles. A l’issue de la convention, chaque MJC conservera un totem aux couleurs de la rencontre, avec des motifs personnalisés par les participant.e.s. Chaque samedi du mois de mai, Suzanne Hamon anime un atelier d’impression végétale sur textile dans une MJC différente. Les participants sont invités à décorer les toiles avec
des techniques de coloration textile simples, naturelles, durables. Ils sont libres d’écrire, de dessiner au pinceau ou de s’aider de tampons reprenant le logo des Transmission(s).

Au cœur d’un atelier
C’est à la MJC du Pays de Quintin que se déroule le samedi 17 mai l’atelier de design textile. Une petite dizaine de bénévoles, de jeunes, salarié.e.s d’adhérent.e.s de la MJC sont présent.e.s pour ce moment attendu : celui de construire une forme de totem de chaque maison sous forme de cabane qui peut s’ouvrir et se fermer, au cœur de la représentation symbolique de l’accueil inconditionnel. Suzanne Hamon arrive avec tout le matériel : garance, indigo, casseroles, tampons, pinceaux fer à repasser et présente l’objet de l’atelier.

« Je fais le choix d’un système de création moins impactant pour la planète, en rapport direct avec la nature. »

« Nous fabriquons des totems, qui peuvent se rassembler : chaque maison pourra se compléter sous forme d’un toit ».

Après une courte présentation autour de la Convention et de la teinture végétale, tout commence ; l’atelier s’insérant dans un processus de création avec une volonté de transmettre des modes de création écologique. Le processus est assez simple et rapide à faire : à l’aide d’une encre « mordant » 1 incolore et écologique, les participant.e.s s’affairent, à l’aide de pochoirs, de pinceaux pour réaliser les cinq éléments constitutifs de la MJC pendant le déroulé de l’atelier.

Tuto : comment ça marche :
1. A l’aide de l’encre mordant, incolore écologique, dessiner des motifs et graphismes sur une toile
2. Laisser sécher à l’air libre
3. Baigner la toile dans de l’eau Calcaire pour fixer le mordant à la fibre.
4. Immerger le textile dans une concoctions de végétaux colorants et voir les motifs apparaître.

Rendez-vous le 4 juillet pour « hisser les voiles »

C’est aussi pour l’ouverture de la Convention nationale que Suzanne Hamon travaille la scénographie. Hisser la voile, c’est la thématique. Suzanne Hamon nous explique l’idée d’un hissage collectif représentant les valeurs des MJC dans une approche entre la terre et la mer au croisement des enjeux de transitions.
Un hissage collectif l’ensemble de l’œuvre travaillée sera présenté : hisser la voile, pour aider les MJC réunies pendant trois journées de dialogue, de débat, mais aussi de festivité à fixer le cap, à réfléchir sur les Transmission(s), entre pairs, de nos singularités, intergénérationnel et de nos savoirs. Une belle symbolique de la voile pour aider le navire à avancer.
L’éducation populaire, c’est pas aussi apprendre à être ensemble sur un navire, guidée par des voiles, où chacun et chacune apporte sa pierre à l’édifice, de la construction à la navigation pour arriver vers des horizons souhaitables ?

L’INTERVIEW:

« L’intérêt pour moi, c’était de trouver des systèmes techniques de productions qui soient les moins impactants possibles pour la planète et aussi qui s’inscrive dans un mode de production le plus court possible. Les plantes m’intéressent car il y a un rapport direct avec la nature, c’est incroyable de découvrir quelle couleur contient une plante, qui n’a rien avoir avec son aspect. C’est dans toute cette mouvance écologique que je souhaite m’inscrire, et aussi cette mouvance de design de milieu et design local/rural. »

« Qu’est-ce-que la teinture végétale ?

La teinture végétale consiste à extraire le colorant d’une plante, par décoction, c’est aussi simple qu’une tisane ! On fait chauffer la plante dans de l’eau chaude, sauf pour l’indigo. Dans l’idée c’est l’eau, dans laquelle on laisse baigner la plante, qui va extraire tout les pigments. Toutes les plantes sauvages ont des capacités colorantes, on peut faire de la teinture un peu plus sauvage avec de la ronce, de l’ortie, de la fougère etc. J’aime aller à l’extrême de la démarche en trouvant des plantes vivaces, qu’on peut récolter toute l’année, qui sont un peu envahissantes et qui créent de la couleur. »

« L’atelier d’aujourd’hui s’insère dans le processus de création de la scénographie pour la Convention Nationale 2025 des MJC. Dans ce processus je voulais intégrer des participants, avoir un rapport sur place avec les MJC pour créer du sens. Ces techniques d’impressions végétales, je voulais en parler, les transmettre et sensibiliser les gens à ces modes de création écologiques. Ça fait réfléchir les gens sur comment marche la teinture car on a plus un rapport industrielle à celle-ci. Intégrer des personnes locales dans le processus de fabrication est très important pour moi ! »

« Le jour de la convention il y aura une mise en scène de toutes les fresques participatives, dans un moment performatif, avec des objets qui vont perdurer dans le temps dans chaque MJC et les représenter (un peu comme un blason de maison). C’est une scénographie qui a vocation à durer dans le temps, qui n’est pas juste pour la Convention Nationale 2025 des MJC. »

« « Hisser la voile » sera un élément qui va inaugurer la Convention au moment de l’Assemblée Générale, le vendredi à Plouha dans la salle des fêtes. Sur scène se déroulera un moment performatif où l’expression « Hisser la voile ! » sera mise en scène littéralement. Par l’idée d’une voile et ses principes plastiques : cordages, œillets, textiles et le geste de cohésion de hisser à plusieurs, d’effort commun. C’est une image qui représente bien selon moi les MJC et leurs valeurs portées. »

« J’ai identifié d’autres images parlantes après ma proposition pour l’appel à projet. Il y aura aussi le totem qui est une cabane, où l’on peut se protéger lorsqu’elle est fermée. Ouverte elle permet de faire du lien, se connecter aux autres. Un pack festif habillera chaque MJC, inspiré des fêtes paysannes bretonnes du début du 20e siècle, lors des battages par exemple, avec des banderoles aient en matériaux vernaculaires.

« La majorité de l’évènement se déroulera à Quintin, ville ayant une forte histoire avec le textile, le lin par exemple, d’où le lien logique de parler de textile, de voile dans mon projet. Là on ne va pas être que sur du lin, mais sur un textile revalorisé par une entreprise locale située à Langueux. »

« C’est un parti-pris énorme pour les MJC de France de créer cette rencontre sur tout le territoire des Côtes d’Armor, et d’impliquer différentes MJC sur trois jours complets, c’est pourquoi j’ai voulu rester dans une inspiration locale et créer un lien avec la Bretagne, la mer, la voile etc. Ça fait beaucoup de sens avec ma démarche. »

 Les Maisons des Jeunes et de la Culture tissent dans l’action, avec les habitants, les collectivités locales et le soutien des institutions, le lien social indispensable au bien vivre ensemble.

Bâties sur des valeurs républicaines, sur les principes de laïcité, de solidarité, de tolérance et de responsabilité, mobilisant les savoir-faire de l’éducation populaire, les MJC intègrent les attentes d’une société en évolution avec pour ambition de répondre aux grands enjeux du XXIème siècle.

MJC de France, c’est un réseau de 1000 associations locales, organisées régionalement, dont les actions bénéficient à près de 4 millions de personnes et qui s’appuie sur 43 000 bénévoles et 17 500 salariés pour coconstruire des projets locaux au service de l’intérêt général.

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