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Elections législatives des 12 et 19 juin : Jouer collectif pour faire République

Notre regard sur la situation
Le 12 et le 19 juin 2022, nous désignerons les représentantes et les représentants de la nation pour la prochaine législature. A chaque rendez-vous électoral, nous sommes mobilisés auprès des adhérentes, des adhérents et des usagers des maisons des jeunes et de la culture (MJC) pour les inviter à exercer leur devoir citoyen mais ne nous voilons pas la face : il y a un travail en profondeur à conduire pour revitaliser notre démocratie. La campagne de l’élection présidentielle a été marquée par le peu d’importance donnée aux enjeux au cœur de la question du « bien vivre-ensemble » – la transition écologique, l’éducation, la culture ou la lutte contre les inégalités. Elle a
vraisemblablement constitué une étape de plus dans le morcellement de la société française et le développement d’un désarroi certain de nombre de nos concitoyens face aux élections.

Une élection de plus ne changera pas la donne. On ne naît pas citoyen, on le devient : c’est le fruit d’un parcours d’engagement où les MJC jouent un rôle et partagent un regard singulier. La société civile organisée est l’un des piliers de la démocratie et elle apporte des réponses aux fractures qui traversent la France et les Français. Il n’y a pas de réponse individuelle aux défis que rencontre notre société : donner le goût de l’action collective, trouver sa place au sein de la société pour se saisir des enjeux qui
intéressent son avenir sont des voies possibles pour changer la donne. Le monde associatif ouvre au quotidien des espaces d’innovation sociale.

Or, les associations de jeunesse et d’Éducation populaire et tout particulièrement, les MJC – dont les collectivités locales et l’État constituent les 1ers partenaires – évoluent dans un environnement institutionnel et administratif de moins en moins collaboratif. Affaiblis, nous rencontrons de nombreux obstacles à la mise en œuvre d’actions éducatives à la hauteur des enjeux contemporains. C’est la raison pour laquelle nous vous interpellons, vous les candidates et les candidats à la députation, futures élues et élus à l’Assemblée nationale : nous comptons sur vous pour conduire un véritable partenariat avec les acteurs de l’Éducation populaire pour des politiques publiques ambitieuses, pour renforcer les moyens dont ils disposent et leur offrir ainsi un socle de sérénité leur permettant d’accompagner leurs publics dans la participation active à la vie démocratique. Faire République est un défi collectif et exigeant auquel nous ne pouvons nous soustraire.

Nos 3 priorités

  1. Construire des relations partenariales et cohérentes sur le long terme entre les associations d’Éducation populaire, les collectivités et l’État

Aujourd’hui, la pression est forte sur le monde associatif pour qu’il adapte son fonctionnement à celui d’une entreprise et la mise en concurrence est un principe qui se développe dans nos relations avec les pouvoirs publics. Les associations d’Éducation populaire ne sont pas les prestataires de politiques publiques dont l’État ou les
collectivités locales seraient les commanditaires – tout au contraire, elles aspirent à une relation partenariale avec les pouvoirs publics qui repose sur leur connaissance du terrain, leur fréquentation au quotidien des publics et une compréhension partagée de l’intérêt général.

Sortir le secteur de l’Éducation populaire de la logique de marché et du « moins-disant » à travers la notion de Service d’Intérêt Economique Général (SIEG) issue du droit européen dont il importe de simplifier la mise en œuvre d’autre part.

Arrêter l’accumulation d’appels à projet et de dispositifs publics incomplets, qui entrent en concurrence les uns avec les autres, pour se doter de politiques publiques
structurelles et de long terme en matière de soutien aux acteurs de l’éducation populaire en consacrant 1% du budget de l’État à l’Éducation populaire à travers des conventions pluriannuelles dont les objectifs sont concertés et les engagements, réciproques.

Clarifier la compétence partagée « Éducation populaire » mise en place avec la loi NOTRe de 2015 et la répartition des rôles entre les collectivités locales – qui ont besoin de visibilité pour exercer cette compétence – et l’État – qui doit garantir qu’il existe une politique publique d’Éducation populaire sur tous les territoires – est indispensable.

2. Qualifier et valoriser les métiers de l’animation et encourager l’engagement des militants de l’Éducation populaire au quotidien

Les bénévoles, les professionnelles et les professionnels de l’Éducation populaire jouent un rôle indispensable dans le fonctionnement de notre démocratie. Or, ’environnement administratif et institutionnel de beaucoup d’associations est devenu incertain et complexe au point qu’il décourage l’engagement de nombreux
militantes et militants et en particulier les élues et élus associatifs. Par ailleurs, le statut, les conditions de travail et le niveau de rémunération des métiers de l’animation se sont considérablement détériorés au cours des dernières années au point qu’un emploi sur 10 n’est plus pourvu. Enfin, face à la complexité des missions des professionnelles et des professionnels de l’animation, le niveau de qualification actuel est souvent trop faible.

Accroître le soutien à l’emploi associatif à travers la revalorisation des dispositifs existants (ex. les aides au poste du FONJEP) et la création de nouveaux dispositifs pour
augmenter les salaires et développer l’attractivité des métiers.

Développer la part et le rôle de l’État dans la formation initiale aux métiers de l’animation pour que les moyens de la formation continue bénéficient aux salariés en poste.

3. Ouvrir de nouveaux droits pour les jeunes, réinvestir le sens de la citoyenneté et renouer le lien avec les institutions

Les jeunes d’aujourd’hui s’interrogent sur le sens du projet républicain et sur la capacité des institutions démocratiques à transformer la société. Ils attendent beaucoup de l’État et des collectivités locales qui sont – aujourd’hui – perçues comme un producteur de normes et non moteurs d’émancipation citoyenne. Il y a d’autres horizons pour la jeunesse que de trouver un emploi…

Faciliter l’autonomie matérielle dès 18 ans avec la création d’un revenu minimum garanti sous conditions de ressources et l’ouverture de tous les droits sociaux à partir de 18 ans. Il s’agit d’une condition préalable à l’émancipation et l’expérience d’une citoyenneté active.

Soutenir l’initiative associative et l’engagement volontaire des jeunes sur le temps long (ex. le Service Civique, les Juniors associations) en facilitant le soutien financier
aux projets pilotés par les jeunes et en encourageant les césures dans les cursus d’étude ou le début de la vie professionnelle – par opposition aux dispositifs engagement sur un temps court


MJC de FRANCE

Les MJC sont ouvertes à tous. Elle proposent des lieux de rencontre et de débat, des espaces d’accueil et de solidarité, l’accès à des activités et des équipements artistiques, sportifs et culturels, des stages, des opportunités de se former, d’assister ou de participer à des évènements, etc. Toutefois, il est réducteur d’essayer de définir les MJC par le prisme de leurs catalogues d’activités et de manifestations : une MJC est un lieu où les attentes et le désir de s’engager des habitants du territoire s’expriment et se concrétisent. Avant toute chose, la MJC est un outil de transformation sociale par l’émancipation, la citoyenneté et l’engagement.<br>Il s’agit toujours d’une association d’intérêt général dont le conseil d’administration est composé de bénévoles issus du village, de la ville ou du quartier. Au sein de certaines associations, une équipe de salariées et de salariés est susceptible d’accompagner les bénévoles et de les soutenir. Le projet associatif de la MJC est élaboré à l’initiative des bénévoles, des adhérentes, des adhérents et des habitants qui participent à la vie de la structure ; ainsi, chacune des 1 000 associations affiliées aux fédérations régionales de MJC de France est unique.

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