Portrait d’une maison engagée : MJC Louis Lepage en transitions

MJC de France s’engage dans les transitions écologique et sociale, et met en lumière des structures du réseau qui placent ces problématiques au cœur de leurs projets. Dans cette série de “portraits de maisons engagées”, on vous emmène à la découverte de lieux, de personnes, et de démarches transformatrices. Laissez-vous inspirer !

Bienvenue
à la MJC
Louis Lepage
de Nogent/Marne !

En sillonnant les allées résidentielles de Nogent sur Marne, sous un beau soleil quasiment printanier, nous arrivons au 36 ; pas le 36 quai des Orfèvres mais au 36 boulevard Gallieni où se situe la MJC Louis Lepage, à côté du musée municipal, de la bibliothèque et du Pocket Théâtre.

Nogent sur Marne est une ville du Val de Marne (94). La ville est peuplée de 32000 habitants et la vie associative nogentaise compte plus de 125 associations actives en 2020.

Installée dans une grande maison sur trois niveaux, la MJC accompagne depuis 70 ans le quotidien des nogentais en étant fidèle à une démarche d’éducation populaire pour concilier lien social, accessibilité culturelle et citoyenneté active.

Ce jeudi matin, après avoir passé l’accueil de la MJC, c’est l’effervescence que l’on retrouve, comme dans tant de MJC : petits et grands sont présents dans le grand espace favorisant l’accueil inconditionnel sur les canapés, dans l’espace de coworking ou simplement autour d’un café partagé autour du bar.

Premier arrêt autour d’un café où nous retrouvons les bénévoles qui nous ont accueilli. D’une salle d’exposition il y a quelques années, l’accueil a été pensé pour en faire un lieu de vie où l’on peut rester.

Vers 10h, chacun et chacune part vaquer à ses occupations : des ateliers mangas, aux ateliers d’arts plastiques ou la finalisation du scénario de l’escape game géant, Enquête au 36 quai des Gallieni qui sera organisé le samedi 8 mars autour du Pocket Théâtre, de la bibliothèque Cavanna, du musée et de la MJC. Chaque atelier apporte sa pierre à l’édifice du jeu.

Le fonctionnement d’une structure d’éducation populaire

La MJC est organisée de façon à ce que tout le monde, en plus de participer à des activités, puisse contribuer à la vie de la MJC. Il y en a pour tous les goûts : la Partagerie est dédiée à la transition écologique, elle accueille un jardin partagé, un site de compostage, un café des bricoleurs, un atelier zéro déchet ; un espace de vie sociale fonctionne autour de concerts, soirées et festivals, activités de parentalité, résidences artistiques, accueil associatif et la Fourmilliante, en rez de chaussée, qui associe accueil inconditionnel, vestiaire, salle d’exposition, café, salon convivial et espace de coworking.

L’inscription dans la démarche de Transitions

L’inscription dans la démarche de transitions a débuté il y a plusieurs années déjà à Nogent. Une dynamique collective, entre adhérents, salariés et volontaires (service civique et VEFA – volontariat écologique franco-allemand) a permis la mise en place d’une Partagerie. Cette dernière inclut plusieurs planches de jardinage et des bacs de compostage. C’est le lieu idéal pour animer des ateliers zéro déchet ou un café des bricoleurs. “Avec le café des bricoleurs, on se dit que c’est possible de réparer, de récupérer, on pense le monde différemment. Tous les participants en ressortent fiers.” explique Thomas Jury, le directeur de la MJC Louis Lepage.

A l’intérieur de la maison, le projet d’une ressourcerie est venu après. La motivation et l’engagement de certains salariés ont permis de dépasser les freins que peut rencontrer un nouveau projet de cette envergure. Il y a 7 ans, la Ressourcerie se réduisait à quelques bacs avec des vêtements et jeux pour enfants. Aujourd’hui, on compte plusieurs dizaines de m2 dédiés à ce projet : les portants sont plein de vêtements bien triés et les bacs remplis d’objets divers et variés. “Les dons permettent de renouveler notre stock de 50% tous les jours.” précise Solène Millet, salariée. Deux bénévoles très mobilisés, Christine et Lina, accompagnent Solène chaque matin pour récupérer les dons, les trier et les ranger. Les dons qui ne peuvent pas être remis dans le circuit sont amenés dans un point d’apport volontaire textile au bout de la rue pour être recyclés. Par souci logistique, la Ressourcerie est maintenant fixe. Et si vous la cherchez, vous ne pouvez pas la rater, directement en rentrant vous serez accueilli par les bénévoles et les armoires d’habits, meubles à chaussures et jouets, le tout pour tous les âges.

Parmi les tâtonnements dans la mise en place de la Ressourcerie, on retrouve la question du prix : comment faire pour garder l’accueil inconditionnel, la dignité de chacun et chacune ? Après de nombreux débats, le conseil d’administration a fait le choix d’un prix libre : ce qui signifie que chacun et chacune participe selon ses moyens. Cette Ressourcerie démontre l’importance de la dimension sociale de ce projet de la volonté de réemploi dans une société de consommation de masse. Celle-ci s’adresse aux gens dans le besoin ou tout simplement aux personnes qui souhaitent consommer différemment, de manière plus responsable en achetant du seconde main.

Un regard vers l’avenir pour la MJC Louis Lepage

Passé le choc des changements suite à la transformation de la salle principale : d’un espace d’exposition, aux allures de galerie d’art, à un espace vivant et d’accueil, les adhérents continuent de venir. Le nombre d’adhérent-es est relativement stable sur les dernières années, et se situe autour de 1000. « La transformation de la MJC par l’espace d’accueil était compliqué…le lieu transformé a choqué. Cette phase de transition est finie, les gens s’y sont habitués ou non, mais ils continuent de venir. » nous indique Solène.

La MJC souhaite également faire de la mise en réseau car elle accueille 30 associations différentes : association coréenne, association chinoise ou encore association de parents d’élèves. Le souhait du directeur pour le futur de cette MJC serait de continuer dans cette voie en travaillant avec plus d’associations locales. «Le village des associations est le seul moment où les associations sont réunies…. » nous confie Thomas Jury.

Lorsqu’on lui demande les prochains projets prévus, Thomas nous répond que l’ambition est d’abord de consolider les projets lancés ces dernières années. Il nous laisse tout de même entendre qu’une ludothèque pourrait voir le jour prochainement et qu’une dé-bétonisation de l’arrière de la cour (quelques 100m2), juste devant la Partagerie, ne serait pas de refus. Malheureusement, cela ne dépend pas que de sa volonté, mais plutôt de celle de la commune, qui, à ce jour, n’a pas donné suite aux perches tendues. Affaire à suivre !

Les Maisons des Jeunes et de la Culture tissent dans l’action, avec les habitants, les collectivités locales et le soutien des institutions, le lien social indispensable au bien vivre ensemble.

Bâties sur des valeurs républicaines, sur les principes de laïcité, de solidarité, de tolérance et de responsabilité, mobilisant les savoir-faire de l’éducation populaire, les MJC intègrent les attentes d’une société en évolution avec pour ambition de répondre aux grands enjeux du XXIème siècle.

MJC de France, c’est un réseau de 1000 associations locales, organisées régionalement, dont les actions bénéficient à près de 4 millions de personnes et qui s’appuie sur 43 000 bénévoles et 17 500 salariés pour coconstruire des projets locaux au service de l’intérêt général.