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Marque de fabrique jeunesse des MJC

Après 18 mois d’échanges (2) entre 250 professionnels de l’animation jeunesse,

les MJC présentent leur “Marque de fabrique jeunesse”

le vendredi 2 février de 16h à 18h30

au Fiap Jean Monnet (30 rue Cabanis) à Paris 14e

en présence d’Emmanuel Porte, chargé d’études et de recherche

à l’Institut National de la Jeunesse et de l’Education Populaire (INJEP)

Table ronde 1 : Pourquoi les MJC sont-elles des lieux propices aux démarches en direction des jeunes ?

Les actions et démarches en direction de la jeunesse sont au cœur du projet des MJC. Elles reposent sur une pluralité d’interventions. Elles s’incarnent dans le champ des pratiques culturelles, sportives, de loisirs, dans les projets de mobilité en Europe ou à l’international, l’animation périscolaire, l’accueils ados…

En 2014, 150 acteurs de la jeunesse en MJC s’étaient réunis à Vitrolles pour identifier les conditions à réunir pour qu’un projet jeunesse rencontre les attente de la politique jeunesse de la MJC, repérer les processus permettant de faire des pratiques culturelles amateur un levier de l’action jeunesse et développer une posture d’animation facilitant la participation des jeunes.

Presque 10 ans plus tard, lorsque les acteurs et actrices jeunesse en MJC se réunissent à nouveau à Lathus, beaucoup de choses ont changé. Les pratiques numériques et les réseaux sociaux ont pris une importance prépondérante dans la vie des jeunes, une pandémie a fait vaciller les économies mondiales, #Metoo réinterroge les relations entre les hommes et les femmes, plusieurs vagues d’attentats terroristes ont touché le sol français. Les températures ne cessent d’augmenter, obligeant les Etats à transformer leurs économies et les citoyens leurs modes de consommation.

Il y a 10 ans, une autre jeunesse fréquentait les associations de notre réseau et il était temps de faire le point sur la manière dont nous cherchons à répondre aux attentes des jeunes aujourd’hui.

Il y a 10 ans, il était peut-être plus facile d’expliquer le projet des MJC mais aujourd’hui, certain·es animateurs et animatrices souffrent d’un manque de reconnaissance, d’autres déplorent le poids croissant des démarches administratives nécessaires à la mise en place et au développement des actions, d’autres encore mettent en avant la précarisation du métier d’animateur.

Comment s’incarnent aujourd’hui la Marque de Fabrique jeunesse en MJC ?

  • Quelle est la place des animateurs et animatrices au sein du projet de nos associations ?
  • Comment accompagne-t-on les parcours d’engagement des jeunes ? Comment sème-t-on les graines de la participation ?
  • En quoi les pratiques culturelles et sportives constituent-elles des leviers d’émancipation ?

En présence de : 

  • Elisabeth et Margot Merighi, de l’association Euroscope, membre de la Fédération régionale des MJC Méditerranée
  • Paul Schaeffer et Pierre Bersier, coordinateur et animateur jeunesse à la FDMJC d’Alsace
  • Amine Tilikete  et Lisa Maes, délégué général et membre du CA du Réseau national des Juniors associations,
  • Charli Verne, animateur-chercheur à l’ADMJC 42, qui travaille sur les enjeux de l’accompagnement des jeunes en MJC,

Animation : Magali Verdier

Table ronde 2 : Quels sont les cadres institutionnels nécessaires à une action jeunesse de qualité ?

L’objectif de cette table-ronde est de réfléchir à la manière dont on peut inscrire sur le long terme les partenariats nécessaires aux actions éducatives et culturelles sur les territoires.

  • En quoi le réseau constitue-t-il un levier précieux ?
  • Quel est le cadre de coopération à construire et à développer entre professionnels, institutions et bénévoles pour assurer une action jeunesse de qualité ?
  • Quels leviers sont à activer pour revaloriser les métiers de l’animation jeunesse ?
  • Comment mettre en valeur et faire mieux reconnaître la spécificité du projet des associations de notre réseau auprès des pouvoirs publics?

En présence de  :

◦  Salah Belhocine, directeur de la MJC Boris Vian à Pontault Combault sur le projet « Mômes en scènes »

◦  Benoît Coquille, chef du bureau de la protection des mineurs en accueils collectifs et des politiques éducatives locales au ministère de l’Éducation nationale

◦  Mikaël Fauvel, directeur de la MJC de Montbard, FRMJC BFC, sur le dispositif « Passeurs d’images »

◦  Marie-Pierre Pernette, Déléguée générale de l’ANACEJ

Animation : Patrick Chenu

Le lancement de la marque de fabrique jeunesse

Les rencontres de Lathus se sont déroulées en novembre 2022. Considérant que l’action jeunesse est une démarche globale qui doit être au cœur des projets associatifs, ces rencontres regroupaient des acteurs et actrices professionnel·les et bénévoles de l’animation jeunesse : animateur·rices, intervenant·es et plus largement toutes les personnes en contact avec les jeunes dans les structures du réseau.

Ce texte est donc issu du travail de 250 personnes, engagées dans les associations membres du réseau des MJC, qui, à travers 10 ateliers thématiques, avaient pour objectif de redéfinir les spécificités de l’action jeunesse en MJC.

Les MJC portent une vision particulière de la jeunesse, bien loin des stéréotypes dont les jeunes peuvent être victimes. Il n’y a d’ailleurs pas une jeunesse, mais des jeunesses singulières, aux réalités diverses. Les jeunes ont des pratiques, des sociabilités, des potentiels, des richesses, des utopies qui s’expriment, parfois en opposition avec le monde qui les entoure. Tous et toutes ont des savoir-faire, des désirs qui ne demandent qu’à s’épanouir. Certain·es connaissent des difficultés d’ordre relationnel, social, économique, culturel, ou liée à leur santé mentale. Parce que l’accueil inconditionnel est au cœur du projet des MJC, toutes les jeunesses sont les bienvenues dans l’ensemble des structures du réseau.

Les actions en direction des jeunes s’illustrent de différentes manières dans les MJC : la pratique d’activités artistiques et culturelles au sein d’un atelier, l’animation d’un accueil de jeunes, l’organisation d’évènements et de séjours avec et/ou par les jeunes … Le terrain de jeu des acteurs et actrices de la jeunesse dans notre réseau, et, au-delà, de l’ensemble des professionnel·les et des bénévoles des structures du réseau, est vaste. La marque de fabrique de l’action jeunesse dans les MJC décline les objectifs et les méthodes qui sous-tendent toutes les démarches en direction des jeunes au sein des MJC, le rôle des différent·es acteurs et actrices jeunesse ainsi que le cadre nécessaire pour garantir la qualité de ces actions.

1 - Les MJC, des lieux propices aux démarches en direction des jeunes

Les MJC, des lieux d’éveil
Une MJC est bien plus qu’un lieu de loisirs. C’est un lieu d’éveil et d’émancipation pour les jeunes :
● Prendre conscience de soi, mieux se connaître, développer sa confiance en soi et apprendre à exprimer ses envies et ses opinions – mais aussi apprendre à écouter celles des autres,
● Prendre conscience de la société dans laquelle on se trouve, du territoire qu’on habite, comprendre les rapports de domination et les inégalités sociales pour développer son esprit critique et se construire un point de vue,
● Prendre conscience de son pouvoir à transformer son environnement, développer son autonomie individuelle et son sens de l’initiative, s’émanciper par rapport aux adultes et mieux communiquer avec les autres pour agir ensemble.
● Prendre conscience de la force du collectif.

Les MJC , des lieux d’action
Les MJC sont des lieux où l’on donne la possibilité aux jeunes de mettre la société en débat et de construire un autre monde :
●Un monde plus accueillant et solidaire où la culture n’est pas un outil de distinction sociale mais un sujet de rencontre, de découverte, de vivre-ensemble et de création de lien social, accessible à toutes et tous,
●Un monde plus ouvert à la différence et la diversité où l’on lutte contre les stéréotypes et où l’on travaille sur les représentations en développant sa pensée critique,
●Un monde où la coopération, la réciprocité, la solidarité entre les personnes et l’action collective sont plus importantes que la compétition entre les individus ou l’accumulation matérielle,
●Un monde plus juste où on lutte contre les rapports de domination à toutes les échelles de la société, y compris dans nos groupes et nos structures

2 – Le rôle et la place des acteur·rices de la jeunesse dans les MJC

Les acteurs et actrices de la jeunesse dans les MJC se trouvent au cœur d’enjeux et de relations complexes entre les élu.es associatifs, les partenaires publics et les publics – les jeunes et les familles. Ils et elles jouent un rôle central dans la mise en œuvre de notre démarche d’éducation populaire, au plus près du quotidien des jeunes.


Ils et elles travaillent dans les associations de notre réseau, au sein de l’école (ex. les collèges et les lycées), dans l’espace public, sur Internet et les réseaux sociaux et plus largement dans tous les lieux de découverte, d’expression et d’expérimentation pour les jeunes.


Ils et elles participent aux projets avec une approche globale qui repose sur la complémentarité, le dialogue et la coopération avec les partenaires du territoire – les familles, l’école, les élu.es, les artistes et l’ensemble des partenaires publics ou associatifs qui interviennent dans le champ de la jeunesse sur le territoire.


Ils et elles animent avec bienveillance et ouverture d’esprit en témoignant de l’attention, du respect et de la considération pour tous.tes les jeunes.


Ils et elles se remettent en question et travaillent sur leurs représentations pour créer un climat de confiance.


Ils et elles prennent le temps nécessaire pour construire une relation de confiance avec les jeunes et s’attachent à l’entretenir.


Ils et elles conduisent leur démarche avec disponibilité et souplesse en fonction des caractéristiques de chaque groupe de jeunes, travaillent étape par étape sur le long terme pour respecter le rythme des jeunes, le temps de l’engagement individuel et l’action collective. Ils et elles font preuve d’une adaptation permanente.

Ils et elles agissent « avec » les jeunes sans chercher à faire « pour », veillent à entretenir des rapports de réciprocité avec les jeunes, apprennent d’elles et eux dans un cadre construit de façon participative du début à la fin, dans le respect des contraintes réglementaires.

Ils et elles guident sans attendre de résultat mais encouragent l’initiative des jeunes et créent des opportunités pour permettre aux jeunes d’expérimenter.

Ils et elles respectent le droit à l’erreur et veillent à mettre en valeur toutes les formes d’engagement – qui ne vont pas à l’encontre de nos principes – de tou·tes les jeunes, en luttant contre les représentations négatives de la société vis-à-vis de la jeunesse.

3 –Les cadres associatifs et institutionnels nécessaires à l’action jeunesse

La dynamique jeunesse implique une volonté collective, favorisée par notre organisation interne, nos adhérent·es, les partenaires locaux et institutionnels. Elle nécessite :
●Une bonne connaissance du territoire afin d’utiliser au mieux ses ressources et de développer des liens de proximité avec ses acteur·rices,
●Une communication simple et fluide entre les acteur.rices,
●Une équipe stable dans un cadre stimulant à l’abri de la pression ou de l’isolement professionnel,
● Du temps pour nouer des liens avec les jeunes, les aider à devenir acteur.rices à part entière et de construire des projets avec elles et eux dans la durée,
● Une reconnaissance et des formations pour comprendre les enjeux institutionnels et appréhender le paysage politique pour être soutenu d’une façon qui soit constructive – avec souplesse sur le temps long – par opposition à d’autres modes de soutien qui découragent,
● Un réseau pour éviter d’être isolé.es, avoir plus de reconnaissance et défendre une identité associative d’intérêt général MJC,
● Des partenariats locaux au sein desquels se construisent et s’épanouissent des relations de confiance réciproque et permettant de définir des enjeux communs.

Dans les MJC, l’action jeunesse est en évolution permanente, elle s’inscrit et s’adapte dans un contexte local et global. Elle met en débat les questions contemporaines qui percutent les jeunes et la société dans laquelle ils et elles grandissent.

A propos de MJC de France

 Les Maisons des Jeunes et de la Culture tissent dans l’action, avec les habitants, les collectivités locales et le soutien des institutions, le lien social indispensable au bien vivre ensemble.

Bâties sur des valeurs républicaines, sur les principes de laïcité, de solidarité, de tolérance et de responsabilité, mobilisant les savoir-faire de l’éducation populaire, les MJC intègrent les attentes d’une société en évolution avec pour ambition de répondre aux grands enjeux du XXIème siècle.

MJC de France, c’est un réseau de 1000 associations locales, organisées régionalement, dont les actions bénéficient à près de 4 millions de personnes et qui s’appuie sur 43 000 bénévoles et 17 500 salariés pour coconstruire des projets locaux au service de l’intérêt général.

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